Description du livre
L’obstacle permanent pour le financement à moyen/long terme des entreprises réside dans le refus des bailleurs de fonds de tout acabit d’accepter les risques de tout projet même bien ficelé, comme le fait par définition tout entrepreneur. Le principe du partage des risques et bénéfices est à la base de la seule solution possible pour l’investissement dans les entreprises et donc la création de richesses et d’emplois. La finance islamique comporte justement, avec les contrats de mousharaka et de moudharaba, un volet dit participatif pour mettre en œuvre ce principe. Le défi est alors de pouvoir mettre en place un dispositif pratique de financement participatif dans le contexte d’un environnement juridique libéral défavorable.Un premier objectif de la présente réflexion est de décrire un tel mécanisme pratique qui soit licite d’un point de vue islamique, tout en ne contrevenant pas aux lois et usages courants. Le second objectif est de proposer une organisation et un plan d’action qui permettraient de commencer à réaliser ces opérations de finance sociale participative, pouvoir en somme recueillir des fonds et les investir dans des entreprises en appliquant le mécanisme prévu. Au préalable toutefois, il est nécessaire d’en expliquer le pourquoi et le pour qui. La raison pour laquelle les entreprises doivent pouvoir se financer avec la finance sociale participative repose sur une critique du mode de financement actuellement dominant, celui de la finance capitaliste. Or celle-ci est basée sur un mécanisme dénommé riba en Islam. Une explication approfondie de la riba apporte donc le bien fondé de la solution présentée. Par ailleurs, la finance sociale participative ne s’adresse pas à n’importe quelle sorte d’entreprise.Elle vise spécifiquement des entreprises dites «sociales», alternatives à l’entreprise capitaliste, et conformes aux prescriptions islamiques. Une présentation des traits particuliers de l’entreprise sociale permet de bien identifier les bénéficiaires visés par la finance sociale participative et de reconnaître le lien indissoluble entre entrepreneuriat social et finance sociale.