Description du livre
«La sexualite´ rele`ve de la sphe`re prive´e. Ni le procureur ni le juge n’ont le droit de s’e´riger en gardien de l’ordre moral. [...] Nous travaillons avec le code pe´nal, pas avec le code moral». Avec ces propos simples mais percutants, le procureur Fre´de´ric Fe`vre de´monte, en quelques instants, le fragile e´chafaudage d’accusations accumule´es contre l’ancien patron du FMI. Dominique Strauss-Kahn a faute´, sans doute. Mais pas en regard de la loi.
C’est un proce`s presque surre´aliste, aux airs de te´le´film ame´ricain, qui se
tenait a` Lille au de´but de cette anne´e 2015. La conclusion de trois ans d’en- que^te, d’acharnement me´diatique, de re´ve´lations choquantes...
Les croquis de Franc¸ois Boucq de´crivent, en quelques traits, l’apathie d’un Dominique Strauss-Kahn e´puise´ par le de´luge de scandales qui de´ferle depuis quelques temps sur ses e´paules... Ou bien la le`vre pleine de Dodo la Saumure, maquignon su^r de son droit qui bavarde avec insouciance avec le juge, en homme habitue´ des tribunaux. Des dessins re´alistes, mais qui se permettent aussi d’outrer certains traits. Comme le dit Franc¸ois Boucq « rendre excessifs certains aspects des personnages permet d’affirmer son
point de vue, de dire : moi, je choisis cet angle parce que je vois les personnages ainsi. Je ne suis pas neutre. J’assume ma position. »
Observatrice silencieuse mais a` la plume efficace, la journaliste Pascale Robert-Diard, chroniqueuse au journal Le Monde, fut le te´moin privile´gie´ de cette saga judiciaire aux allures de huis clos. Elle livre ici, sans jugement, mais sans concession non plus, un compte rendu presque clinique du proce`s. Un re´cit que vient appuyer le talent de Franc¸ois Boucq a` travers des dessins extre^mement expressifs et e´loquents, donnant corps a` des protagonistes que la presse a longtemps eu tendance a` de´shumaniser.