Description du livre
Ironie caustique et portraits à la paille de fer.
Cinq fables modernes et cruelles...
Benjamin Bin a-t-il eu raison de modifier l’essentiel de son livre sous la pression du service marketing de l’éditeur?
Deux frères découvrent leur mystérieux géniteur, tandis qu’un boucher mélancolique peint des côtelettes sur fond de soleil couchant.
Zaza, la serveuse au cœur tendre, n’aurait pas dû rencontrer Gérard LePilon, le représentant entreprenant.
Bijou, le candidat du Grand Parti Social, arrachera-t-il la mairie de Souche à ses adversaires alors que rôdent les escargots?
Et pauvre Zip (papa n’aimant que les moteurs surpuissants et maman ayant une calculette greffée sur le cerveau gauche), trouvera-t-il une oreille attentive dans ce monde sans pitié?
Extrait.
Chez Guillaume Durand, ce soir-là, il y avait un écrivain voyageur, les poches débordant de goémon, qui avait apporté pour le maître des lieux une boîte en fer-blanc contenant une fiente de colibri guatémaltèque. Un nouveau philosophe de centre gauche qui venait de passer au centre droit et avait écrit, en quatre cent quatre-vingt-douze pages, pourquoi, le pauvre sexagénaire ayant probablement été coiffé avec un presse-étoupe. Un linguiste tchèque. Une habituée des gros tirages. Un journaliste du Figaro qui voyait partout le déclin de la virilité et pleurait abondamment à l’évocation de Lino Ventura. Une écrivaine attaquant en un ouvrage au vitriol une consœur qui l’aurait scandaleusement plagiée (son roman commençait par «Maman est morte ce matin», les premières phrases de sa rivale étant «Ma génitrice a brutalement calanché à huit heures vingt-cinq en se tartinant une biscotte à la con, il y avait des miettes plein la cuisine. Elle m’aura donc pourri la vie jusqu’au bout». [...]). Un journaliste politique avec la raie à droite qui venait d’écrire la biographie d’un célèbre patron du CAC 40. Ainsi qu’un écrivain sédentaire à succès. Et Benjamin Bin.