Description du livre
Moment de décision, période de mise en questions et de transition, les crises signent une rupture d’équilibre, une mobilisation et ouvrent parfois à des changements. La crise économique a, par son caractère persistant, accéléré la perte des solidarités du quotidien et fragilisé le lien social. Au-delà du système de production et d’échange, la perte des repères touche aujourd’hui les valeurs éthiques et culturelles, les modes de vie et le rapport à la différence. Les crises des institutions interagissent avec les crises individuelles. Des troubles caractériels du jeune enfant aux conflits de l’adolescence, de la « crise d’hystérie » aux interrogations majeures de la vie adulte, chaque sujet peut être confronté à des transformations qui relèvent d’une dynamique spécifique et remettent en cause l’identité personnelle. Les ruptures du lien social empiètent sur l’espace individuel. Le prolongement et l’élargissement de la scolarisation, mobilité sociale relative, la pression pour la production et la consommation de masse produisent leurs effets contradictoires, impliquant des ruptures de fidélité familiale et sociale et des brusques remaniements individuels. Quelles sont les résonances psychiques du chômage, des phénomènes d’exclusion et de marginalité ? Les fragilités spécifiques à tel ou tel sujet participent-elles à l’accentuation de la crise sociale ? Quelles sont les articulations possibles entre action sociale et interventions psychologiques ? Quels sont les dispositifs thérapeutiques, pédagogiques, et/ou institutionnels à développer ou à créer qui pourraient répondre à ces formidables mutations collectives et aux interrogations des sujets ? Enfin à quelles conditions les interventions psychologiques permettraient-elles un dépassement des crises ? L’accompagnement et les espaces de transition vers un autre mode de fonctionnement et la reconstruction du projet de vie s’inscrivent dans l’élaboration inévitable de nouveaux modèles de références d’une société post-industrielle ouvrant sur le troisième millénaire : temps libre, convivialité urbaine, autonomie individuelle et sociale.